Depuis plus de quatre ans , la situation s’est dégradée dans les ateliers et services de l’usine d’Amiens-nord. Avec l’annonce d’une reprise partielle « sous conditions » par le groupe américain Titan, les salariés expriment leur inquiétude pour l’emploi. Alors que la production de pneumatiques tourisme avoisinait les 24000 unités/jour en 2007, ce ne sont aujourd’hui que 6500 pneus qui sortent des moules. La direction affirme qu’elle perd de l’argent ! Le secteur concerné compte 817 salariés. L’autre activité, consacrée aux pneumatiques agraires, emploie 570 salariés. C’est un secteur qui se porte bien puisque la production a doublé. Elle est passée de 300 à 600 pneus/jours depuis 2011. Depuis quatre ans la direction a présenté des plans de restructuration (le quatrième), mais faute de pouvoir les mettre en œuvre, tant par opposition des salariés à la réorganisation des horaires de travail des équipes postées que pour défaut de procédure, elle a laissé le secteur sans investissements.
Aujourd’hui elle annonce que des pertes de commandes sont préoccupantes, et « qu’il faut se préparer à faire face à quelques difficultés, voire à être confronté à des gros problèmes ». Mais la direction n’a-t-elle pas une vision globale de la situation de l’entreprise et un projet des évolutions nécessaires ? Aujourd’hui elle affirme que son dernier « plan social » doit être accepté avant le 30 novembre, échéance fixée par le groupe américain Titan pour le rachat du seul secteur des pneus agraires. Le groupe s’engage à maintenir 537 emplois « pendant une période de deux ans minimum » et réalisera 5,5 millions de dollars d’investissements. En rejetant le secteur des pneus « tourisme », il est clair que c’est la disparition de 817 salariés excepté peut-être une cinquantaine de reclassements envisagés !
Pour la CFDT, il est plus que temps d’engager un débat sur l’avenir du site d’Amiens nord. Des négociations doivent s’engager pour que le point soit fait de la situation, pour que la direction entende les attentes des salariés et pour que des solutions émergent afin de faire face aux inévitables évolutions qui vont se produire. C’est le moins que l’on puisse attendre d’une direction qui affirme être responsable.